Â
Le Train-train quotidien
Je tremble de peurPourtant je suis à l'heureCostume bien soignéMontre en main et cheveux coiffés
J'attends ce train qui jamais n'arriveLe quai est videMa valise pèse lourd mais je refuse de la laisser tomberJe veux garder un contact avec elle et ne pas m'en préoccuper
Les minutes passent et la vie continueQu'importe le retard qu'il aura j'attendrai sa venueLes gens, pendant ce temps, vivent la vie comme ils l'entendentLe temps continue à s'écouler et moi je suis dans l'attente
Alors je jette un œil à ma montre un momentPetit retard et soleil qui brille sur le cadranTemps idéal pour une balade de ce que je vois par la fenêtreJ'envie alors tous ces gens dehors qui profitent de ce soleil qui réchauffe l'être
Préoccupé, contrarié et même jalouxJe laisse tomber ma valise et je tourne le dos au quai d'un coupDémarche lente et hésitante, puis de plus en plus enthousiasméeJe cours carrément vers la nature pour m'y réfugier
Loin du complexe de béton je redécouvre le mondeJe saute de fleur en fleur pour renifler leurs odeurs comme une abeille qui la fécondeLe soleil sur ma peau, l'herbe sous mes chaussures, le vent sur mon visageLe chant des oiseaux, le vol d'un papillon, la douceur d'un nuage
Tant d'invitations à rester dans ce parcTant de tentations à ne plus jamais rejoindre ce monde de barjeEt pourtant une part de moi hésite quand au loin un klaxon retentitLe sol tremble et la nature autour se raidit
Le train arrive enfin, il passe à quelques mètres de moiCette formidable opportunité de m'épanouir dans le monde où l'argent est roiCette chance unique de travailler des journées entières pour un SMICCe cadeau fabuleux de pouvoir acheter de quoi subvenir à des besoins imaginaires et oniriques
Là où tous se ruent pour y entrerMoi je reste là sans hésiterÀ quoi bon traquer un bonheur qu'on nous vendQuand on peut le trouver gratuitement ?
La quête du bonheur se fait par soi-même et à un arrière goût de libertéJamais dans le bonheur qu'on nous vend il n'y aura cet arôme si oséIl faut parfois se faire violence et louper le train qu'on n'aurait pas dû laisser filer encore une foisPour profiter pleinement de la vie et des plaisirs à notre portée mais pour lesquels on n'a jamais appris à tendre le bras Â
Merci de laisser un commentaire !
1000 caractères restants
Copyright © 2006 / 2025 Vos poèmes (partage de poèmes) — Tous droits réservés     Â
     Plan du site   Créé et géré par :  Thierry M. (Isidore)
Information légale  -  Politique de cookies