À MA FILLE
Le ciel gris et plombé s’éclaircit, devient bleu.
Les années ont passé, nous nous comprenons mieux.
Ma fille m’ouvre pas à pas les portes de son cœur,
Malgré quelques raisons d’éprouver des rancœurs
Envers une maman qui ne fut qu’une mère,
Prisonnière de ses peurs et de toutes ses galères.
Elle a bien malgré moi souffert de mes errances,
Victime collatérale de ma vie de souffrances.
Sans le savoir, je portais de lourds héritages
Qui se dévoilent enfin, un à un, avec l’âge.
Connaissant le pourquoi, je m’aime d’avantage,
J’ouvre plus grand mes bras, je confie, je partage.
Ma vie de femme, de mère, fut un total gâchis.
La victime innocente fut ma fille, Valérie.
Cette petite, bien sûr, je l’ai toujours aimée,
Sans jamais, pourtant, parvenir à l’entourer
D’un foyer stable, serein et joyeux pour grandir.
Entre deux dépressions je n’ai pu lui offrir,
Que des moments comptés d’Amour et de complicité.
Dans ma jeunesse aussi, cela m’avait manqué…
Élever seule un enfant dans de telles conditions
N’est pas chose facile, difficile mission !
J’ai fait ce que j’ai pu, mais bien sûr pas assez.
D’une enfance insouciante, Valérie fut privée.
Elle se faisait petite pour ne pas déranger.
C’était pourtant à moi, l’adulte, de la protéger.
Les bras de ma mère n’étaient pas un refuge pour moi.
Ma fille, involontairement, a répliqué ce schéma.
Je ne pourrai jamais oublier tout à fait.
La culpabilité s’invite souvent dans mes pensées.
Pourtant je dois apprendre à me pardonner,
Regarder l’avenir, guérir et avancer.
Nous nous aimions jusqu’ici, mais plutôt à distance.
À présent, plus matures, nous nous offrons la chance
De resserrer nos liens et de goûter l’Amour,
Pas à pas, doucement, un peu plus chaque jour,
De panser nos plaies, d’oublier nos blessures,
D’avancer l’une vers l’autre d’une démarche plus sûre.
Recouvrir le passé d’un doux voile de coton,
De dialogue, d’affection et de compréhension.
Lui dire combien, souvent, je suis vraiment fière d’elle.
C’est une super maman, elle est forte, elle est belle.
Elle est intelligente et mène bien sa barque,
Elle apprend, ose et fonce, trouve toujours ses marques.
Je la regarde faire, tenace et volontaire,
Un petit bout de femme avec du caractère
Qui même si elle chute, retombe sur ses pattes
Avec un charme fou qui, je l’avoue, m’épate.
Je l’admire, je l’envie, elle fait bien mieux que moi.
Si elle a un problème, elle le sait, je suis là.
Une toute dernière fois, je lui demande pardon.
Plus beau est le futur, ensemble nous le voulons.
Il me plaît de savoir qu’elle a besoin de moi,
Le rapprochement qui s’opère revigore ma Joie.
Je n’ai presque plus qu’elle, réduite est ma famille.
Alors j’ouvre mes bras et mon cœur à Ma Fille.
À Valérie
Ta Mamounette qui t’aime
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