L’existence fanée
D’abord écrit pour le forum Worlds.com
Le domaine se compose d’un manoir et d’un jardin.
René y est depuis deux ans pour faire un deuil.
Il s’occupe. Parfois il écrit.
« Le deuil de la famille ». C’est le titre de sa nouvelle inachevée.
7 ans passés, René travaille le bois, un peu de métal, et fabrique des objets bizarres.
Une araignée habite au plafond dans le grenier.
8 ans passés. 9 ans.
Il construit des cabanes dans le jardin.
10 ans. 20 ans.
René s’occupe des fleurs du jardin.
L’araignée du grenier a grandi. Elle tisse sa toile.
Les fleurs dans le jardin, silencieuses, se fanent lentement au fil des jours puis des années.
Un gardien à tête de taureau dans le jardin. Il attend.
60 ans. Le soleil s’est couché. Pas lui.
64 ans. Les nuages étouffent le soleil.
67 ans. Le manoir brûle. Le gardien à tête de taureau s’immole sur le sol du jardin.
70 ans. René meurt subitement en un souffle court et lugubre.
Un gémissement du vide.
Son deuil, semble-t-il, a échoué.
Aujourd’hui l’on ferme le domaine.
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