La première danse
Cette fois-ci, l’invitation, je l’avais acceptée.
Jusqu’à présent, à mes amis qui insistaient
Pour que je les accompagne dans leurs virées,
J’avais toujours cru devoir refuser tout net.
Je ne me voyais pas faire tapisserie
Toute la soirée pendant qu’ils s’amusaient.
Tout en leur faisant des sourires de polie ravie.
C’était clair : je savais ce que je faisais.
Pourtant, au fil du temps, à rêver je me suis mise.
Après tout, pourquoi pas ? Ce n’était qu’une expérience.
Fallait quand même bien que pour une fois j’optimise.
Mon audace allait-elle me donner ma récompense ?
Et nous voilà partis. Les surpris c’étaient eux !
Moi, guillerette, coiffée, maquillée et tout.
Bien décidée à ne pas rester hors-jeu,
J’avais mis avec moi tous mes atouts.
Une fois sur place, mes amis, quelle ambiance !
Les lasers et la musique à fond les manettes.
Et le monde ! On devinait à peine la piste de danse !
J’étais éblouie, j’ouvrais tout grand mes mirettes.
La soirée avançait. Les danses se succédaient.
Comme présagé, je n’avais toujours pas bougé.
Aucun cavalier de moi ne s’était approché.
A se demander même si vraiment j’existais...
J’avais bien sûr avalé quelques verres cul sec,
Pour me donner du courage et ne pas pleurer.
Je pestais, râlais, mais mes yeux restaient secs.
J’aurais voulu les laisser et pouvoir m’en aller.
J’avais bien remarqué l’un ou l’autre garçon
Qui vers moi lançait parfois un regard furtif,
Vers notre table et mon verre plein de glaçons.
Mais rien de concret, malgré l’apéritif...
Je finis par me convaincre d’avoir fait une bêtise.
C’était clair que je ne devais pas être là.
Quelle folie je fis, quelle erreur commise !
Je m’en voulais, je pensais même à l’au-delà.
Soudain une main effleura délicatement mon épaule.
Pas moyen de me retourner dans ma position...
L’homme fit trois pas vers moi. Déjà l’effet de la gnôle ?
Mais il me sourit et dit : « Avec votre permission ? »
Je fis « oui » de la tête. Qu’est-ce qu’il était mignon !
J’ai tout de suite compris que j’allais avoir ma chance.
Il saisit les poignées et me poussa sans poser de question.
C’est ainsi que l’on s’est retrouvé sur la piste de danse.
Je me pinçai pour être vraiment sûre de ne pas rêver.
Mon cœur palpitait, j’étais moite, toute tremblante.
Je voyais tout tourner : oui, cet instant restera gravé !
Et lui, l’homme, il faisait virevolter ma chaise roulante.
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