Ô bonheur, grand désespoir,
Toi qui flâne sans repères,
Constamment, six pieds sous terre,
Manifeste sans mesure
Un éveil de bon augure.
Toi qui embrasse la peine,
Quand aux portes de l’éden,
Les méandres ataraxiques
Rendent nos cœurs amnésiques.
Entends-tu la nostalgie
Qui s’invite au coin du feu,
Traverse l’hiver rugueux,
Et gratte aux portes la nuit ;
Rends les visages si pâles
Que le blizzard de décembre,
Qui pénètre dans nos chambres,
Parait soudain moins glacial ?
Ô bonheur, grande richesse,
Toi pour qui finalité
Rime avec fatalité,
Pour le plus humble des hommes,
Je dessine ton royaume.
Je sillonne les rivières,
Les étangs et les forêts,
Offre au soleil sa lumière,
Son parfum aux azalées.
Héberger les délaissés,
Guider l’Éros aveuglé,
Telle est la sainte mission,
Mobilisée en mon nom.
Puisse le temps faire un geste,
S’il accepte que l’amour,
Comme quelque corps céleste,
Illumine les faubourgs.
Ô bonheur, ô vie,
Extrait des langueurs brumeuses,
De nos émois éternels,
J’entonnerai ta berceuse
Pour apaiser les mortels ;
Au confins de notre Terre
Et du ciel, j’érigerai
L’arche des âmes éclopées,
S’agrippant à leurs enfers.
…
Malgré ces sourdes paroles,
Parfois imbibées d’alcool,
Tu es en chacun de nous,
Enivré de tant de tout.
Erratique, universel,
Tu donnes un sens à nos vies,
Insignifiantes soient-elles ;
Veni, Vedi, non vici.
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